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trains étonnants pour voyages inoubliables


Voyager en train à l'étranger relève parfois de l'aventure. J'ai choisi de vous parler de quatre trains insolites, dans lesquels j'ai voyagé moi-même. Vous pouvez retrouver mes journaux complets du Sri Lanka, de Madagascar, d'Inde et d'Argentine en consultant le sommaire de mes Carnets de voyage sur A tous les bouts du monde.

Sri Lanka - 2005
Une gare antique, vieux aiguillages noirs de graisse… et nous en attente du train. Nous déambulons au milieu des rails et entrons dans le bureau du chef de gare où de vieilles machines rouges évoquent le temps de l'occupation anglaise, tandis que la cloche, comme dans les vieux films, sonne un coup de temps à autre. Le train arrive enfin, bringuebalant, archaïque. Nous montons en deuxième classe. il n'y a pas de wagons de première classe dans ce train, par contre il y a aussi une troisième classe. Des vendeurs de cacahuètes et de friandises circulent avec de grands paniers en osier.
Pendant 45 minutes, le train se faufile au milieu de superbes paysages, dans les vallons recouverts de thé, le long des ruisselets, au milieu des bambous géants qui poussent de 30 cm par jour, avec les montagnes lointaines sur ciel bleu.
A l'arrivée à Talawakelle, notre chauffeur nous attend…

Sri Lanka

Vietnam - 2010
Le train de nuit va nous conduire de Hanoï à Lao Cai. A 21 heures, nous nous installons dans une cabine qui comporte quatre couchettes mais qui a été réservée pour nous seuls. Heureusement parce que ce n'est pas bien grand, les couchettes sont étroites et les matelas plutôt durs.
Cependant l'aventure a du charme.
Après une nuit en train, nous arriverons à 6h30 à Lao Cai, ville frontière avec la Chine, située à 378 m d'altitude.

Train de nuit au Vietnam

 

Madagascar - 2011
Le train Fianarantsoa-Manakara part à 7 heures et nous devons arriver plus tôt. Nous rencontrons dans les rues, les gens lourdement chargés, paniers ou fagots de bois sur la tête qui trottent déjà de bon matin, comme des fourmis.
La gare est comble... Nous ne montons dans le train qu'à 7 h 45. Mais il ne démarre pas encore. Nous sommes en première classe, paraît-il, mais heureusement que c'est inscrit sur le wagon car on ne s'en serait pas douté, les banquettes sont étroites et dures, au-dessus de nos têtes, se trouve un petit porte-bagages et un crochet de fer pour suspendre un sac ou un vêtement. La couleur des parois est indéfinissable, indéniablement sale.
Pour le moment, on entend dire que la loco est à l'entretien, on ressouderait une fissure qui se serait découverte ce matin. Il y a dix heures de trajet, on n'est pas prêts d'arriver, d'autant qu'à l'arrivée il nous restera plus de deux heures de route pour Mananjary or il est déconseillé de rouler après la tombée du jour, car c'est dangereux. La nuit, voitures et taxis-brousses roulent à plusieurs, par sécurité.
Miracle, vers 10 h 15, le train s'ébranle doucement !
Nous traversons Fiana, sur le bas-côté les gens nous regardent en agitant le bras. Un train passe, ils sont contents... Vohimasina... Sahambavy...Ampitambe... Rizières, champs de blé, villages... Arrêt à chaque gare... Et à chacune, le spectacle se renouvelle, vendeuses de beignets, d'ailes de poulet, d'oeufs durs, de bananes, jeunes enfants traînant au bord des rails, en attente d'un cadeau peut-être, d'une bouteille vide, d'un bonbon, d'un stylo...
Une fillette vend du café dans un broc, de l'autre main elle porte un seau où trempent, dans une eau douteuse, deux ou trois gobelets. Les gosses en casquettes ou bonnets crasseux, pulls dépenaillés et tachés, courent près des rails. Ce petit-là a-t-il deux ans ?
Les femmes proposent des mini-bananes, des cacahuètes, de grosses écrevisses rouges harmonieusement disposées sur des plateaux ronds... Partout autour, assis sur de vagues tas de planches, des femmes, des enfants nous observent.
Le passage du train dans ces villages isolés est une véritable aubaine, il permet de petites ventes, à la pièce, mais qui représentent pour eux un gain d'argent non négligeable.
La montagne étale ses flancs couverts de bananiers ou d'ananas, tandis qu'au creux de la profonde vallée, des rizières tapissent le sol. Paysages extraordinaires qu'on découvre entre les tunnels !

Andrombovato... Encore des ribambelles d'enfants, tous pieds-nus, et des cabanes de planches... Les trekkers qui quittent le train avec leurs énormes sacs à dos, sont bientôt encerclés par les bambins curieux qui les observent. Près d'une cabane, au milieu des choux, une vendeuse propose du riz enveloppé dans des feuilles de bananiers cuites. Et partout, des poules déplumées picorent dans la boue.

Madiorana... Grincement de frein, le train stoppe et soudain, une foule de gens et d'enfants surgis de nulle part, courant sur les rails derrière le convoi, surgit. Plateaux de bananes, feuilles de bananiers fourrées de riz pilé, beignets, circulent au milieu des passagers descendus du train..
Des enfants s'agglutinent autour d'une voyageuse qui distribue des bonbons à la portière du train. Mains tendues, cris perçants, ils jouent des coudes pour profiter de la manne avant les autres.

Tolongoina... Amboanjobe... Plateaux de merguez, samossas, boulettes, bananes nature ou en beignets. Deavant l'école primaire publique des grappes d'enfants nous observent... Images poignantes...

Manampatrana... Arrêt interminable... Enfin, le train s'ébranle, dans un long couloir de végétation que le train déchiquette au passage, répandant de délicieuses senteurs de feuilles écrasées que nous recevons à la figure..

Onilahy... Palmiers, arbres du voyageur, toujours bananiers. Le train reprend sa descente vers Manakara, il est 16 heures ! Nous longeons une rivière verte avant d'entrer au royaume des bambous. En contrebas, chaque terrasse est exploitée pour le riz.

Mahabako...Au milieu des badauds, des colis qu'on décharge et des plateaux d'écrevisses proposés à la vente, un cochon énorme déambule.

Fenomby... Le paysage se teinte des couleurs du couchant. Et encore des plateaux... de poivre gris ou vert, de baies roses, d'écrevisses, de fruits tropicaux. Ici on peut même acheter des fripes.

Sahaisinaka... Il fait nuit et nous roulons toujours.

Mizilo... Nous arrivons enfin. Notre chauffeur nous emmène au lodge à deux heures de là.

Fianarantsoa-Manakara

Fianarantsoa-Manakara Fianarantsoa-Manakara

Fianarantsoa-Manakara

 

Inde du Sud - 2012
Dans la soirée, nous prenons un train de nuit pour Hampi. Les quais et la gare grouillent de monde, assis ou couchés par terre. C'est pittoresque à défaut d'être confortable. On va donc voyager comme les Indiens et au milieu d'eux ! Mais quand même : inquiétude en longeant ce train immensément long, les gens sont entassés là-dedans comme dans une boîte à sardines. Dans les wagons suivants, les couchettes ouvrent sur le couloir et les passagers sont assis dessous. Heureusement, nous avons un billet de première classe. On est loin du Rovos Rail Sud-Africain et même du train Vietnamien qui nous avait conduit à Lao Cai, mais au moins la cabine ferme. Nous sommes trois dans la cabine terriblement vétuste ! Nous décidons de dormir tout habillés, ça ne sera pas super-reposant !
Demain matin, nous devrons être vigilants pour ne pas rater l'arrêt à Hospet où notre chauffeur nous attendra, car le train poursuit sa route plus loin vers les montagnes.

350 kilomètres plus loin.. le lendemain. Il est 8 heures, voilà Hospet...
En fin de compte, la nuit a été assez agréable, nous avons pu dormir, le wagon était calme et aéré par des ventilateurs.

Train de nuit Hampi

Argentine - 2013
Après avoir acheté nos billets au guichet de la gare, nous voilà dans un vieux train argentin, en route pour le delta du Tigre (embouchure du Rio de la Plata) situé à une trentaine de kilomètres de Buenos Aires. Pas d'attente, un train part toutes les vingt minutes.
Les wagons du train marquent bien leur âge, intérieur vieillot, garnitures de sièges plus ou moins déchirées, mais on voyage "local" au milieu des Argentins et c'est très sympa.
Dans le train, circulent des camelots qui, d'un wagon à l'autre, proposent leur marchandise, délivrant leurs boniments sur des crayons, des bonbons, des ciseaux extraordinaires, des biscuits pour le voyage ou encore des protège-carte bancaires, des mouchoirs en papier, des beignets, des chips, et autres bricoles, quasiment tout à 5 pesos. C'est un ballet incessant, distrayant et surprenant, qui anime le voyage et que nous regardons d'un oeil amusé.
Le train se glisse à travers la banlieue, puis traverse de petites villes aux murs tagués, longe des maisons et immeubles vétustes et par endroits, de jolies demeures entourées de végétation. Des arbres de toutes essences, toutes tailles et de diverses régions poussent dans une terre riche, au bord des rails. . Arrivés au delta du tigre, nous achetons des billets pour partir en bateau sur le fleuve.

Buenos Aires- Delta du tigre

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