A la Haye de Routot (40 km de Rouen), se trouve le musée
du sabot et un authentique four à pain.
Ce sont les outils de l'ancien sabotier du village
qui ont permis la naissance de ce musée du sabot, à
proximité d'ifs millénaires géants. Une collection
de 200 paires de sabots de diverses régions y est exposée.
On peut y découvrir également un intérieur
du Roumois du 17ème siècle, grande cuisine avec une
cheminée et fabrication de pain perdu ou de beurre dans une
baratte de verre.
Non loin du musée, se trouve le four pain, et le moulin à
vent de Hauville. On peut d'ailleurs acheter un billet groupé
pour visiter ces trois sites.
A la sortie du village, la forêt de Brotonne (7400 hectares)
vous offre ses agréables sentiers de randonnée.
If -chapelle de la Haye de Routot.
Les sabotiers en Normandie
:
Au 19ème siècle, la forêt de Lyons a compté
jusqu'à 730 sabotiers qui travaillaient en équipes
de trois : le premier (le hagueur) taillait, le second creusait,
et le troisième (le polisseur) polissait le sabot. Il arrivait
souvent que le polisseur soit une femme ou un enfant.
Au fil du temps, la population de sabotiers a diminué parallèlement
aux difficultés croissantes pour écouler la production
de sabots, peu à peu supplantée par celle des bottes
en caoutchouc. En 1925, les sabotiers avaient quasiment disparu.
Fabrication manuelle d'un sabot :
Le bois (de hêtre en Normandie) est utilisé vert, pour
être plus facilement travaillé. Le sabotier reçoit
le tronc en billes. Il le scie, puis le fend aux bonnes dimensions.
Chaque bûche donnera naissance à un sabot. A l'aide
de divers outils (buchoir, herminette, scie), l'artisan dégrossit
le sabot avant de l'affiner avec un paroir (en neuf coups s'il est
un bon ouvrier). Ensuite, il creuse l'intérieur à
l'aide d'une tarière, une rouanne, un boutoir, et des cuillers.
La finition consiste à sculpter un motif décoratif,
à passer une couche de vernis, et mettre des brides en cuir.
Un bon sabotier fabriquait ainsi sept paires par jour.
La vie des sabotiers :
Ceux-ci vivaient dans la forêt dont ils ne sortaient que le
dimanche, vivant et se mariant entre eux. Ils étaient considérés
comme des marginaux. Tous les 18 mois, ils changeaient d'endroit
pour exploiter une nouvelle coupe de bois. Ceux qui n'étaient
pas à leur compte, travaillaient pour des marchands en gros
de Rouen.
Hutte de sabotier en forêt –
carte postale coll. Clamageran (Photo Archives départementales
de Seine-Maritime).
Le sabot, invention des Gaulois, longtemps considéré
comme une marque de pauvreté, s'est anobli de nos jours,
grâce à la commercialisation des sabots-souvenirs,
qui ne sont pourtant qu'une pâle copie de ce qu'ils étaient
autrefois.
Four à pain authentique
Le four à pain construit en 1845 (à une époque
où on mangeait jusqu'à un kg de pain par jour, sans
en laisser une miette), s'est arrêté de fonctionner
au début de la première guerre mondiale.
En 1983, il fut restauré pour le bonheur des villageois,
puis des visiteurs. En effet, tous les dimanches le four est allumé,
pour fournir le pain traditionnel, les brioches, et la Teurgoule
(spécialité normande à base de riz parfumé
et cuit longuement à four doux).
De nombreuses écoles viennent visiter ce four, et il est
ouvert également au public le dimanche après-midi
de mars à fin novembre.
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