C'est l'été, à plus de 4000 mètres d'altitude,
dans le Ladakh, région de montagnes rocailleuses, située
dans l'état indien du Jammu et Cachemire. Les bergers nomades
utilisent au mieux les alpages, en effectuant quatre transhumances
entre le mois de mai et l'automne.
Pendant cette période, les basses vallées
sont interdites au bétail, afin de laisser l'herbe pousser
pour nourrir les troupeaux, quand reviendra le long hiver. La principale
source de revenus de ces nomades provient de l'élevage des
chèvres Pashmina. Mais ils élèvent également
des chèvres et des brebis pour leur lait, ainsi que des yacks.
Les chèvres Pashmina :
Elles vont par dizaines de milliers sur les hauts plateaux du Rupshu,
et produisent le cachemire, doux et chaud. C'est leurs poils d'hiver,
fins et souples, qui tondus ou enlevés à la brosse,
lors de la mue de printemps, donne une laine très soyeuse,
qu'on tisse pour fabriquer les coûteuses étoffes en
cachemire (châles et pull-overs).
Dès l'aube, les éleveurs qui ont
passé la nuit, enroulés dans des couvertures à
même le sol, sous la garde des chiens, se lèvent pour
la traite matinale. Il fait froid. Quand le soleil monte dans le
ciel, le troupeau libéré se disperse dans tous les
sens, à travers la montagne.
Les femmes s'occupent de baratter le beurre, sécher le fromage,
ou cuire les galettes. D'autres tissent des bandes de laine que
des jeunes filles piétinent longuement, dans l'eau, pour
leur donner de la souplesse. Ces étoffes serviront à
fabriquer des tentes.
En fin de journée, quand l'ombre recouvre le campement, la
fumée s'échappe des tentes, tandis que les femmes
s'activent à la traite des chèvres et brebis descendues
de la montagne sous la conduite de jeunes bergères. Elles
entrecroisent les cornes des chèvres pour les immobiliser
et pouvoir ainsi les traire tranquillement. A la nuit complète,
tout le monde rentrera, se réchauffer dans les tentes et
partager le repas du soir, à base d'orge, soupe, fromage,
et galettes.
A la fin du mois d'août, les jours raccourcissent,
la température fraîchit (jusqu'au gel la nuit), le
vent souffle. Les anciens se mettent d'accord sur la meilleure date
pour la transhumance d'automne. La veille du départ, le troupeau
de yacks descendu des pâturages d'altitude est rassemblé
dans le campement. Les familles, ayant déjà plié
les tentes, passent la dernière nuit à la belle étoile.
Le départ a lieu vers quatre heures du matin, dans la nuit
noire et glaciale. Les chiens aboient, les yacks mugissent, les
chèvres et brebis bêlent. Le matériel et les
vivres sont rassemblés, empaquetés, et attachés
sur le dos des yacks . Avant même le lever du jour, toutes
les familles et leurs troupeaux se mettent en marche, quittant la
zone où ils ont passé l'été. Ils vont
gagner leur site d'hivernage, où ils resteront de longs mois
avant que ne revienne le beau temps. Les yacks et les chèvres
en grattant le sol, retrouveront sous la neige, l'herbe poussée
durant l'été, en attendant de pouvoir regagner l'estive
à la belle saison.
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la grande carte.
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