Espace de liberté et de rencontre avec d'autres cultures, aujourd'hui, le tourisme se développe très rapidement. Il existe pourtant un envers du décor.
Le tourisme ne fait souvent qu'accentuer les différences
nord-sud de la planète. Parfois créateur d'emplois
dans les pays du sud, il apporte aussi des devises. Mais ce sont
surtout les pays du nord qui profitent du développement de
ce tourisme générateur de revenus.
Le déferlement de touristes a aussi ses inconvénients
: concentration hôtelière, dégâts à
l'environnement, consommation excessive d'eau, exploitation de la
main d'œuvre, travail des enfants…
Depuis plusieurs années, gouvernements, associations, ONG
et autres entreprises privées essaient de développer
un tourisme moins agressif pour l’environnement et plus respectueux
des hommes et des cultures. Pour cela, elles s'associent avec des
hôteliers, des compagnies aériennes, des circuits ou
des voyagistes qui sont contrôlés régulièrement.
Le tourisme permet alors un meilleur développement pour les
pays du sud et contribue à l'éducation au développement
durable pour les populations du nord.
Définitions
Le tourisme durable doit satisfaire les besoins économiques
et sociaux et préserver la culture, les écosystèmes,
la biodiversité des pays concernés. Il doit être
viable sur les plans économique et écologique, et
équitable pour les populations locales.
Le tourisme équitable est proposé à des
voyageurs responsables, par des opérateurs du tourisme en
concertation avec les communautés locales autochtones qui
gèrent les services touristiques en choisissant dans la mesure
du possible des intermédiaires adhérant aux principes
du tourisme équitable.
Une grande partie des bénéfices de ces activités
doit être perçue par la population autochtone, ou reversée
à des projets de développement dans le pays même
ou s'est rendu le voyageur.
L'écotourisme offre une forme de voyage responsable dans
les espaces naturels dans le respect de la protection de l'environnement
et des populations locales.
Voyageur responsable : quelques règles
Eau :
- L'eau douce est un bien rare et précieux pour de nombreux
pays. Les locaux ne connaissent pas la douche. Les bidons qu'ils
utilisent sont souvent remplis et portés par des enfants.
Utilisez cette eau avec parcimonie, et ne mettez jamais de savon
dedans.
- L'eau usée n'est pas traitée, elle rejoint directement
la rivière. Evitez les lessives qui contiennent des phosphates,
emportez des savons naturels.
- Réutilisez votre bouteille en plastique plutôt que
de la jeter à chaque fois. Pour cela on peut acheter un container
de 5 litres et remplir sa bouteille au jour le jour. Cela fera moins
de plastique utilisé !
Environnement:
On sait que les déchets s'accumulent derrière le village
et seront (dans le meilleur des cas) brûlés. Evitez
d'apporter des sacs plastiques, ou des piles au mercure, ou alors
remportez-les dans vos bagages. Une petite pile au mercure jetée
dans la nature pollue 1m3 de terre et 1000 m3 d'eau pour une durée
de 50 ans.
Sports et loisirs:
- Ne favorisez pas le pillage de la mer en achetant des souvenirs
comme les dents de requin, coquillages, coraux, carapaces de tortue.
- Si vous plongez, pensez que les chocs détruisent les coraux
qui font votre admiration et que l'agitation effraye les poissons
qui abandonnent alors leurs petits aux prédateurs.
- Ne nourrissez pas les animaux, cela perturbe l'équilibre
entre les espèces.
- Méfiez-vous des dénominations "Ecotourisme"!
Avant de choisir une activité, renseignez-vous auprès
des agences de voyage pour savoir quelles mesures de protection
elles ont mis en place pour limiter les dégâts sur
la nature.
- Quand vous avez la possibilité de vous débrouiller
par vos propres moyens pour visiter les communautés locales,
vous leur apportez davantage qu'en passant par une agence qui prélève
sa part au passage.
Souvenirs:
- Achetez local, des objets respectueux des cultures, issus de l'artisanat
traditionnel en acceptant de payer un prix juste. Privilégiez
les achats dans les villages plutôt qu'en ville pour diminuer
le nombre d'intermédiaires.
- Evitez le marchandage à outrance, le petit peu que vous
gagnez, peut être beaucoup pour un local. Cependant dans certains
pays la coutume veut qu'on marchande. En ce cas, prêtez-vous
au jeu, pour éviter l'inflation des prix, qui finiraient
par nuire aux autochtones, les marchands préférant
alors vendre aux étrangers plutôt qu'à leurs
compatriotes.
- N'achetez pas vos souvenirs dans les grands hôtels, ou dans
les boutiques "spécial tourisme"où certains
voyagistes vous emmènent parfois sous prétexte de
faire de bonnes affaires, dont ils prennent leur bénéfice
au passage.
Les petits mendiants
Difficile de définir une attitude, surtout quand la mendicité
liée au tourisme est déjà installée
dans le pays !
Dans les pays qui ne la pratiquent pas encore, évitez de
faire naître cette pratique par vos comportements.
Au Costa Rica, j'ai côtoyé des enfants heureux de se
faire photographier… Ils n'ont rien demandé…
Je ne leur ai rien donné… Pour ne pas créer
de fâcheuses habitudes.
Au Sénégal, nous étions assaillis dans les
villes. Mais dans la campagne, personne ne mendiait, il n'y avait
pas de touristes. Nous avons apporté au chef du village,
des sacs de riz, en remerciement pour son accueil dans le village.
Les dons ont été redistribués aux villageois
par le chef lui-même.
En Egypte, on nous a expliqué que les enfants qui récupèrent
les stylos apportés par les touristes en ont fait un véritable
trafic… Ils les revendent aussitôt, et gagnent ainsi
beaucoup d'argent. Les stylos seront plus utiles dans les écoles
que dans la rue.
Quand des enfants mendient dans la rue, leur offrir de la nourriture,
est souvent mieux que de l'argent.
Attention à la mendicité organisée par certains
réseaux, mendicité qui peut s'apparenter parfois à
l'industrie du tourisme sexuel !
Ecrit le 3 février 2006
A lire aussi : Commerce équitable
Charte du voyageur
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